dimanche 5 février 2012

Showa Tenno and Kojun Kogo

Kojun Kogo, parée du kimono impérial, comme une chenille engoncée dans les épaisseurs de son cocon de soie..
J'avoue être saisie par l'esthétique de cette photo de l'impératrice Kojun Kogo: cet habit somptueux qui semble à peine permettre les pas, entièrement réalisé à la main dans la plus belle étoffe de soie... L'étrange coiffe et la petite couronne placée dessus, le visage blanc et pâle de cette femme, presque effacé par le temps: voilà qui me fait doucement rêver, m'emmène dans des horizons fantastiques, lointains et irréels. Mais au moment de retomber sur terre, je m'aperçois du poids de ces cinq épaisseurs matelassées qui doivent être tout sauf pratiques...

Showa Tenno, l'Empereur dans son costume..
Justement, le costume de son mari, Showa Tenno, a l'air un peu plus facile à porter, mis à part peut-être les chaussures, la traîne à l'arrière et les immenses manches... Quel exotisme et quelle splendeur en tout cas! Cette beauté "officielle" et formelle va d'ailleurs très bien avec le principal motif du Japon et notamment de l'ère Showa, qui devait être celle de la "Paix rayonnante"...

Le chrysanthème d'or, symbole de l'Empire du Soleil Levant et correspondant au disque rouge du drapeau national.
Cependant, si les Japonais sont connus entre autre pour leur culture millénaire des arts martiaux, ils le sont sans doute tout autant pour leur goût et leur façon originale d'aménager les espaces verts:

Le parc du palais impérial...
Ainsi rien ne paraît plus serein et plus apaisant qu'un jardin japonais...

À Tokyo... L'impératrice porte un manteau de laine blanc que j'aime beaucoup, aux lignes pures, très sobre et d'une rare élégance.
Humbles maisons de bois et de papier, petits chemins de pierre et végétation à l'aspect sauvage et irrégulier, voilà qui contraste avec la rigueur du couple impérial et invite au voyage...

En visite à Copenhague, 1971.
Pourtant, une fois sortis de leur décor, l'un et l'autre gardent la même physionomie, ou presque...

Showa Tenno distribuant de la nourriture aux carpes koïs d'un bassin puis participant à la plantation et à la récolte du riz.
L’empereur aimait la nature, les jardins et plus particulièrement la biologie marine: il a même contribué à enrichir la classification ichtyologique en découvrant et en faisant répertorier de nouvelles espèces de méduses, jusqu'alors inconnues. 
Mais que l'on ne s'y trompe pas, le personnage avait par ailleurs tous les aspects d'un puissant Samouraï, gouvernant son pays avec beaucoup de fermeté et n'épargnant pas les vaincus. Et aujourd'hui encore, il reste mal vu par le reste de l'Asie, notamment en Chine où il aurait donné son accord pour faire torturer des prisonniers de guerre en 1936...
Alors, sans oublier les blessures du passé, je pensais qu'il pouvait être intéressant de vous présenter une autre facette d'un des dirigeants les plus ambigus et les plus controversés de l'Histoire...

Photos issues d'un petit fascicule publié à l'occasion de la visite de l'empereur aux États-Unis en 1975.

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