mardi 19 avril 2011

Opération "Origami" à l'Espace Japon


PROLONGATION: voir ci-dessous...

A l'initiative de la Croix Rouge, l'Epace Japon, centre culturel franco-japonais du 12 rue de Nancy (75010 Paris) propose, depuis le séisme survenu dans la région de Sendaï, un stand origami: on peut ainsi venir plier quelques feuilles en forme d'animaux, de fleurs, etc, qui seront ensuite vendues pour aider les victimes. Des carrés de papier sont ainsi à disposition de tous. Quant aux "acheteurs", tout don de 1€ ou plus leur permet d'emmener une des créations des nombreux paniers installés sur les tables.


Cette semaine, c'est aussi l'occasion de venir m'y rencontrer : n'hésitez pas à venir me rendre visite à l'Espace Japon, où je serai présente (en kimono) les après-midi des 19, 21, et 22 avril 2011 de 13h à 19h... PROLONGATION : samedi 23 (jusqu'à 18h) et toute la semaine prochaine du mardi 26 au samedi 30 inclus.

渡りに船

  • Lecture : WataRi Ni Fune
  • Traduction littérale : "un bateau pour la traversée"
  • Sens : être dans une situation difficile et recevoir une aide inespérée...

dimanche 17 avril 2011

Le Vrai Meuble Japonais


Comme je l'écrivais dans l'un de mes précédents posts, "Illusion d'un tokonoma", la maison japonaise comporte très peu de mobilier: placards et étagères sont en effet très souvent solidaires des murs de l'intérieur.
Bien entendu, traditionnellement, pas de lit, seulement un futon (matelas) que l'on replie quand on doit le remplacer par la table basse nécessaire aux activités de la journée. Restent donc les tatamis, au sol, et des petits meubles, comme les supports pour bonsaï ou ikebana, les zabutons (coussins-sièges) ainsi que les tansus (buffets, coffres ou commodes) sans oublier l'élément le plus ancien du foyer nippon, le bien nommé "kotatsu", qui vieux de six cent ans, s'est vu perfectionné il y a quelques décennies par une chaufferette électrique.
N'ayant presque pas eu l'occasion jusque-là d'approcher des meubles japonais authentiques de près, je n'ai pas pu résister à venir voir les pièces présentées dans le show-room du Vrai Meuble Japonais, entreprise qui m'avait déjà laissé une impression agréable au centre franco-japonais où elle avait exposé la semaine d'avant.


Une après-midi ensoleillée, je découvre donc le show-room, situé dans un immeuble art déco aux lignes sobres mais sûres; et puis mon regard se fixe sur les meubles, "neufs" mais dont l'aspect reflète un travail artisanal particulièrement soigné. Chacun représente un artisan et sa région, avec ses particularités et ses méthodes, ses goûts, ses motifs et ses matériaux. Les laques "urushi" sont sublimes, d'une rare finesse (non seulement c'est lisse comme un miroir mais en plus on sent toute la qualité du produit étalé par des mains expertes).





Pour commencer, "entrée" en matière avec la ligne Konomi, ensemble d'éléments "modulaires" à tiroirs de belle facture pouvant être assemblés en petits ou grands escaliers ou encore installés seuls, au gré des envies... Une ornementation simple composée d'un vernis marron et de ferrures argentées offre la possibilité des les marier à de nombreuses ambiances afin d'ajouter une touche exotique à son intérieur.






Ensuite petit rappel historique avec un tansu ancien, en deux parties superposables: datant des prémices de l'Ère Meïji, il présente une façade d'un acajou profond rehaussé de ferrures (complètes et d'origine) laquées de noir. Les panneaux, ouverts, laissent découvrir une couleur de laque plus claire car protégée de la lumière. Les tiroirs parfaitement ajustés, permettent, de par leur proportions, de ranger convenablement ses kimonos. Ils sont également bruts sur toutes leurs faces latérales et intérieures. L'ensemble, d'aspect très médiéval, offre un beau témoignage de ce que devait utiliser un samouraï pour ranger ses affaires, autant chez lui qu'en voyage, puisque des poignées latérales permettent en effet de le transporter plus facilement.



Mais attention: qui dit meuble ancien dit colle de poisson, assemblages sensibles et bois fragile aux changements d'humidité et de température notamment. Il n'en n'est pas moins un magnifique buffet plein de charme et chargé d'histoire... Le vrai meuble japonais propose ainsi quelques pièces de collection issues de partenaires antiquaires de confiance. Il est également possible de lancer une recherche selon des critères plus précis.









Le deuxième meuble, plus étroit, est un concept de tansu pour kimono astucieusement modernisé par le fournisseur pour une utilisation quotidienne dans un appartement d'aujourd'hui, quel que soit le style de ce dernier. Sa laque, d'un vert profond mais lumineux contraste joliment avec les pivoines de laiton gris ornant la façade. Il s'agit d'une teinte très appréciée par les japonais mais relativement récente: la couleur verte ne fut en effet maîtrisée pour la laque que vers les années 1950. Composé de trois tiroirs, d'un rangement avec étagère s'ouvrant par deux portes et d'un creux pour la "boîte à secrets", ce meuble peu encombrant saura séduire par son originalité raffinée...

Juste à côté, la commode Sendaï impose le respect par sa majesté (les meubles japonais traditionnels atteignent rarement cette taille) mais plus encore par la couleur "Sakura" (cerisier) de sa laque d'un rose pâle à couper le souffle! Là aussi, il s'agit d'une teinte "récente", dont la "recette" n'est connue que depuis près de cinquante ans seulement. Pour autant, et ce malgré l'extrême difficulté à obtenir un tel éclaircissement, elle est parfaitement lisse et unie. Marque typiquement nippone d'un luxe voulu "discret", la laque épaisse rend invisible le bois utilisé pour la façade, qui est bien en keyaki (orme japonais) tandis que la structure et le fond du meuble sont en kiri (paulownia), comme le veut la tradition. Deux essences d'arbres sélectionnées pour leur résistance aux contraintes, à l'humidité et aux changements de saison. Ce modèle, conçu à l'origine pour ranger les katanas (sabres), kimonos et documents importants d'une riche famille de samouraïs, conserve les dimensions propres à cet usage, également très pratiques pour y ranger vêtements fragiles, bijoux ou contrats...



Le quatrième meuble, d'une taille un peu plus modeste, présente une belle laque rouge foncé, une des couleurs les plus anciennes utilisées au Japon avec le noir. Il s'agit d'une commode pour ranger ses kimonos à l'abri de la poussière, de l'humidité et de la lumière: elle possède, comme toutes les autres d'ailleurs, des tiroirs impeccablement ajustés, au millimètre près. Elle offre par ailleurs une façade asymétrique intéressante sur le plan esthétique.
 



A droite, un petit buffet bas permet d'y installer son ordinateur ou sa télévision ainsi que les appareils qui vont avec (magnétoscope, lecteurs DVD, fils, etc) grâce à deux grandes cases ouvertes devant et derrière. Deux tiroirs serviront à ranger à l'abri de la poussière notices et télécommandes. En laque "essuyée", les surfaces extérieures laissent entrevoir et sentir les fines veines du keyaki.

Enfin, l'originalité de la dernière commode tient dans ses... roulettes, qui en font un meuble pratique puisque déplaçable sans le vider, une caractéristique très appréciée par les japonais. Sa laque, tirant sur l'acajou, est semi-essuyée, à mi-chemin entre l'effet miroir et la veinure apparente...


Détails:

Ferrure au chrysanthème.

Dessus couvert d'un obi brodé.















Teintes et aspects traditionnels de la laque:
Échantillons des types de laque les plus utilisées au Japon: 
de gauche à droite: acajou finition "miroir", acajou "essuyé", noir et rouge "miroir".




A l'heure du thé...

Mais n'oublions pas le plus surprenant pour l'Europe, qui est aussi le plus typique au Japon: le kotatsu!
Voilà une table basse qui saura être douillette même en hiver, grâce à sa couette et à son système chauffant électrique incorporés... Si, si, ce confort qui vous faisait peut-être envie à chaque fois que vous regardiez des films présentant les habitudes de la famille japonaise sera bientôt disponible dans sa version luxe et sécurisée!! Avec une table en bois verni issu d'anciens tonneaux d'un très fameux whisky nippon, un tapis, une couette et sa housse de coton fabriquée à Kyoto sans oublier une chaufferette électrique (tests de sécurités en cours)...





vendredi 15 avril 2011

La Villa Empain, petit palais Art Deco...

La porte d'entrée, monumentale, partiellement dorée à la feuille d'or.
Magnifique exemple d'ouvrage art déco, la villa Empain fut construite à Ixelles au début des années 1930 par l'architecte suisse Michel Polak. Restaurée en 2010 grâce à la Fondation Boghossian et à la volonté de Mme Diane Hennebert, sa chargée de direction, la somptueuse maison a retrouvé aujourd'hui toute sa splendeur.
Minimalisme des formes très géométriques, alliance de matières nobles comme le marbre, le bois loupe ou le fer forgé, elle témoigne d'un goût sûr et presque hors du temps.

Obi, ceinture de kimono.
Certains motifs rappellent même des symboles souvent utilisés dans l'art japonais: lignes s'emboîtant, losanges semblables à des boutons de lotus, série de trois arcs concentriques enfermés dans un carré représentant le soleil levant...
L'ensemble des couleurs frappe par son harmonie reposante: blanc, gris, noir, rose pâle et miel s'accordent merveilleusement, et davantage encore si les appliques en forme de fleur éclairent le tout de leur lumière jaune doré...

Hall d'entrée.



Grilles du rez de chaussée.

Grilles signées Alfred François et Edgard Brandt. Photo Louis-Philippe Breydel.

La porte d'entrée vue de l'intérieur.

La porte du "salon intime".

Miroir près de la grille.

Le salon d'honneur.

Fontaine au poisson du bar (salon intime).

L'escalier.

Vitrail de la cage d'escalier.

La chambre du baron Louis Empain.


Crédits photographiques:
Archives de la Fondation Boghossian

jeudi 14 avril 2011

Musées d'Extrême-Orient de Laeken

N'étant restée que trois jours environ à Bruxelles, dont un lundi, je n'ai pas pu visiter beaucoup d'endroits, néanmoins, et ce malgré la pluie froide associée à de fortes bourrasques de vent, j'ai pu prendre le tram pour aller découvrir les Musées d'Extrême-Orient situés à l'arrêt Araucaria, ligne 3 direction Esplanade (44 avenue Van Praet 1020 Bruxelles).

Planté d'arbres exotiques (érables, bambous, conifères...), le domaine est aujourd'hui coupé par une route très fréquentée, séparant la Tour japonaise et son pavillon en bois des deux autres musées. La sérénité n'y va donc plus de soi. Heureusement, un passage sous-terrain permet de relier l'ensemble pour les visiteurs.

Pour autant l'endroit est agréable et l'architecture pour le moins originale:
joyeux mélange de styles extrême oriental, français et belge, l'ensemble, très chargé quant à sa décoration, ressemble plus à un petit village chinois de luxe très typé "exposition universelle" européenne de la fin du 19ème siècle: les adeptes de l'esthétique nippone n'y retrouveront pas le dépouillement et le raffinement légendaire du Pays du Soleil Levant.

Car il y a bien les panneaux de bois sculptés par des artisans japonais qui recouvrent portes et murs de la tour et du pavillon avec leurs motifs floraux et animaliers, les toits aux extrémités recourbées sans oublier les ferrures dorées ponctuant élégamment les différentes parties de l'édifice.
Mais la Tour, qui ne compte pas les cinq niveaux exigés par la tradition bouddhiste et est aménagée à tous les étages contrairement aux temples qui servirent de modèles à sa construction reste marquée par des éléments massifs et quelques peu rustiques. Ajoutez à cela de grands vitraux aux dominantes vertes et bleues fabriqués en France ayant pour principaux thèmes des scènes de combats de Samouraïs (c'est une commande royale, donc la guerre fait partie du "décor") et ça vous donne une ambiance de très riche brasserie belge qui se serait permis un intérieur extravagant et médiéval. C'est tout au moins la première impression que j'eus des lieux.

Par contre l'endroit est unique, c'est vrai: la Tour japonaise (et son pavillon), issue de l'exposition universelle de 1900 à Paris, s'est vue complétée d'une sorte de palais chinois (dont l'intérieur est cependant très européen hormis les meubles et objets exposés) et d'une pagode hem... en briques!
Tout ce mélange, même s'il n'est pas toujours très heureux mérite pourtant vraiment d'être vu; c'est aussi une occasion unique de découvrir une partie des multiples pièces originaires de Chine et du Japon conservées par les Musées Royaux d'Art et d'Histoire du pays: porcelaines antiques d'une taille exceptionnelle, inrôs et netsukes, et surtout émaux d'une finesse extraordinaire...

Infos utiles:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9es_d%E2%80%99Extr%C3%AAme-Orient_de_Bruxelles

http://www.opt.be/informations/attractions_touristiques_laeken__musees_d_extreme_orient___musees_royaux_d_art_et_d_histoire/fr/V/17567.html

mercredi 13 avril 2011